Là ou tout à commencé.
C’est dans les années 50 que mon père commença à voler à l’age de 15 ans. Il s’est mis très jeune au planeur à Budapest. A l’Aéroport Farkashegy (Hongrie, LHFH). Du haut de ses 705ft, l’aérodrome surplombe fièrement la ville de Budapest. Les premiers vols en planeur ont été effectué en 1929. A cette époque pas de remorquage mais une catapulte lançait les avions face au vent du haut de la crête. Bien plus tard sont arrivé les tracteurs motorisés, premiers remorqueurs à moteur.
Puis en 1952, l’aéroport a ensuite déménagé du sommet de la montagne. C’est dans ces années que mon père a commencer à voler.
Mon père effectua son premier vol « officiel » le 13 mars 1955, il avait alors 16 ans mais je sais qu’il volait déjà depuis bien longtemps. Ha les règles n’étaient pas aussi stricte que maintenant et le ciel pas aussi rempli d’appareil volants de tout genre.
Les cockpits et les instruments étaient aussi d’une autre époque, simple, peu nombreux mais finalement l’essentiel loin de toute électronique. Mais progressivement, les planeurs bénéficient des progrès techniques. Meilleure aérodynamique, profils laminaires, utilisation des plastiques en remplacement du bois et de la toile, puis, dans les années 80, matériaux de pointe, électronique pour l’instrumentation,… Le décalage grandissant entre les planeurs d’aujourd’hui et les planeurs anciens incite d’ailleurs les vélivoles à prendre en charge leur patrimoine, qui devient objet de collection comme les premiers avions.
Les support de cours et documents de vol aussi étaient différent. Bien loin des classeurs BAK de 400 pages vendu à des prix exorbitant. Les cours de l’époque était plus des discussion et des prises de note. Beaucoup de faisait à l’oral. Du moins dans ces pays. Du moins dans mes souvenirs. Maintenant je n’y étais pas donc je me fie aux histoires que mon père me racontait. L’instruction était néanmoins très prise au sérieux.
ou encore
Bien loin de ce qui se fait de nos jours…
Après quelques mois et années il touche enfin le Saint-Graal. Je ne sais plus vraiment quel niveau cela représente de nos jours, mais en tout cas il en était fier et je peux imaginer la satisfaction que cela procure sachant les heures qu’il a du y passer pour l’obtenir.
En arrivant en Suisse, en 1970, cette passion il a du la mettre de côté quelques années, car priorité au travail et à l’intégration dans un nouveau pays. Mais c’est lorsqu’il travailla chez Kudeslki qu’il a eu l’occasion de piloter l’avion de son patron Stefan Kudelski, qui possédait si je ne me trompe pas un Cessna (si mes souvenirs sont correct). D’ailleurs Stefan Kudelski disait toujours «Pour conquérir un marché, il faut sauter dans son avion», il avait découvert l’importance de gagner du temps en affaires. L’entrepreneur eut l’idée de créer en Suisse sa propre compagnie d’avions-taxis. «Dans les années 60-70, les marchés étaient ouverts, mais il fallait aller vite». Il voulait inciter les industriels vaudois à partir à leur conquête.
Mais ce fut les derniers vols réel de mon papa, pour X raisons qu’il ne m’a jamais dites (ou que je ne comprenais pas à l’époque) il ne revola plus jamais en tant que pilote. Mais bien loin d’avoir laissé tomber « l’aviation » il s’est rabattu sur une passion probablement moins couteuse (quoique) mais tout aussi noble : le modélisme.
Mon dieu je ne compte plus les jours et les heures que j’ai passé avec lui à la Tour de Gourze, cette tour de guet médiévale située sur le mont de Gourze au nord de Riex dans le canton de Vaud. Des week-end entier à voir voler des avions de tout genre version mini.
Puis il y a eu les meetings. Bex, Sion, Yverdon, Payerne et Ramstein (et ouais j’y étais avec lui, triste journée). Je crois que de mémoire j’ai fais tous les meeting qu’il y a eu en Suisse et parfois en Allemagne comme Ramstein ou Garmisch. Mais bon on l’a compris mon père m’a transmis le virus, et assez parlé de lui, si on en venait à moi. Qu’il repose en paix avec la satisfaction de la haut de me voir me rapprocher de lui parfois lors de mes vols. Même si je m’y suis mis beaucoup plus tard et même si c’est l’unique chose que je regrette dans ma vie de ne pas avoir fait plus tôt, il reste pour moi celui qui m’a transmis cette passion pour les avions et je lui en serait éternellement reconnaissant.
A mon papa…