Fanny «Shotty» Chollet, première femme aux commandes d’un F/A-18 de l’armée suisse

Belle comme un cœur, elle a des airs et des rires de petite fille modèle. Ne pas s’y fier. Mademoiselle a aussi un grade de premier-lieutenant, la santé d’une championne et le goût de l’aventure. L’armée est sa maison de poupée et le ciel, sa cour de récré. La Vaudoise Fanny Chollet devient, à 27 ans, la première femme pilote de chasse de l’armée suisse. Née à Saint-Légier, au-dessus de Vevey, elle a terminé sa formation sur F/A-18 et pourra désormais être engagée à tout moment.

Il aura fallu attendre 2019 pour qu’une femme prenne les commandes d’un FA-18 en Suisse. La Vaudoise Fanny Chollet, 28 ans, est la première à ouvrir la voie. Pour marquer l’événement, les Forces aériennes ont convoqué mardi la presse sur la base militaire de Payerne.

Fanny Chollet lors du Breitling Sion Air Show – Photo Thomas Kisszalay

La pilote militaire, premier-lieutenant dans l’armée, a obtenu son brevet de pilote fin 2017. Elle a ensuite suivi une année de formation sur FA-18 pour devenir « ailier » dans l’escadrille basée à Payerne. Elle assure désormais la sécurité aérienne suisse de 06h00 à 22h00. Dès la fin 2020, ce service sera garanti 24h sur 24.

« Enfant, je ne m’imaginais pas devenir pilote militaire. Mais ayant vécu avec plusieurs membres de ma famille actifs dans l’aviation civile, l’intérêt a toujours été là », a déclaré Fanny Chollet. C’est au gymnase qu’il y a eu le déclic et que la native de St-Légier s’est lancée dans le programme de sélection SPHAIR. Aujourd’hui, j’ai réalisé un rêve », confie-t-elle.

Fanny Chollet premier lâcher seul sur F/A-18 – Photo Jean-Claude Reiss

La formation proprement dite de pilote ne commence qu’une fois les obligations militaires terminées. Pour devenir pilote, il faut obtenir le grade de lieutenant. Pour Fanny Chollet, les cours commencent en 2012 d’abord au Tessin sur PC-7, puis à l’école supérieure de Zurich (ZHAW) où elle obtient un bachelor en aviation, suivi d’entraînements sur PC-7 puis PC-21 à Emmen (LU).

Cette première souligne surtout le retard de la Suisse en matière de promotion des carrières militaires féminines

La Vaudoise est la 10e pilote formée par l’armée et la première sur F/A-18, a précisé Bernhard Müller, commandant des forces aériennes suisses. Ce résultat est aujourd’hui possible car la loi a été adaptée en conséquence en 2004, précise le divisionnaire. Il y a déjà des femmes actives dans les hélicoptères et les cabines de radars.

Alors qu’une pénurie menace à l’horizon 2036, le monde des pilotes de ligne reste presque exclusivement masculin. Il n’y a que 3% de femmes qui exercent aujourd’hui. La solution passe donc par la case féminine. Interrogée sur une éventuelle différence entre hommes et femmes aux commandes d’un avion de chasse, la nouvelle recrue «Shotty» n’en voit pas. «Nous avons tous les mêmes compétences techniques. Seules les personnes se distinguent par leur individualité», estime-t-elle.

Les Forces aériennes suisses recrutent chaque année six pilotes de jets militaires et six pilotes d’hélicoptères. Fanny Chollet ne peut qu’encourager les jeunes femmes à tenter le programme de sélection SPHAIR aux passionnées.

Elle a par ailleurs plaidé pour l’achat de nouveaux avions afin de minimiser les risques pris par les pilotes au quotidien. La flotte de F/A-18 arrivera en fin de vie en 2030. La semaine dernière, Viola Amherd a commandé un rapport afin de se faire une meilleure idée d’ensemble sur la défense aérienne. Le Conseil fédéral se penchera à nouveau sur le projet, en principe d’ici l’été.

En France, cela fait 20 ans que les femmes pilotes dans l’armée.

Il aura donc fallu attendre 2019 pour voir une Suissesse prendre officiellement les commandes d’un avion de combat, alors que la plupart des pays occidentaux possèdent des pilotes de chasse depuis plusieurs décennies, rapporte le site Watson: depuis les années 2000 en Allemagne, les années 1990 en France, en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, les années 1980 au Canada, et même les années 1930 en Turquie.

Il faut dire que la gent féminine reste quasi absente de l’armée suisse. Malgré une augmentation significative de la part des femmes ces dernières années, celles-ci représentent toujours moins de 1% des effectifs réels globaux (0,74% en 2018). A titre de comparaison, la Bundeswehr allemande compte 12% de soldates et ce taux grimpe à plus de 15% en France et aux Etats-Unis.

La première femme pilote sur Rafale se nomme Claire Mérouze, et est affectée au 1/7 Provence. Ce nom est bien connu des aviateurs puisque son père était navigateurs sur MIrage IV, et un certain commandant Mérouze comme commandant d’escadron au 1/8 à Cazaux en 1972, sur Mystère IV, peut-être quelqu’un de sa famille. Il y a comme ça dans notre chère armée de l’air des dynasties qui soulignent à quel point garçons, et filles désormais, souhaitent marcher sur les traces de leurs chers parents. Rappelons que l’armée de l’air française est la plus féminisée des armées avec 22% de femmes dont 6% navigantes, et que la première femme pilote de chasse fut la regrettée Caroline Aigle en 1999.

Capitaine Claire Mérouze, première femme pilote de chasse sur Rafale

Depuis l’entrée en vigueur de la réforme Armée 95 il y a près de 25 ans, l’armée suisse accorde aux hommes et aux femmes les mêmes droits en matière de formation et de prise de responsabilités. En matière d’évolution de carrière, cette politique porte ses fruits. A mesure que l’on gravit les échelons dans la hiérarchie militaire, la part des femmes augmente, de 0,44% chez les soldats à 1,79% chez les officiers.

 

Sources : Divers Internet